Le dernier rapport de la Cour des Comptes ne fait que confirmer l’évidence : nos finances publiques, loin d’être un sanctuaire inviolable, sont devenues le théâtre d’un pillage méthodique, orchestré avec la froideur d’un rituel. Certes, la justice suivra son cours, et les coupables, peut-être, seront identifiés. Mais cette tragédie ne réside pas dans son caractère inédit, seulement dans l’ampleur abyssale du désastre. En effet, qu'avons-nous appris des détournements des fonds Covid ? Qu'avons-nous appris des scandaleux décrets d'avance ? Qu'avons-nous appris du pillage systématique des anciennes banques et sociétés nationales du siècle dernier ? Depuis longtemps, la patrimonialisation des biens publics gangrène nos institutions, comme une lèpre s’étendant silencieusement sur le corps de l’État. Ce naufrage collectif n’est pas le fruit du hasard, mais l’aboutissement d’un enchaînement de renoncements, de compromissions, de silences honteux. Loin d’être l’œuvre de quelques individus i...